Je ne garantirai rien
donc je me brouillerai avec tout le monde.
Je réglerai la dévastation de l'amour:
iota solide, surabondant, farceur.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.114
14 décembre 2009
Ne dérange rien!
J'allume un cigare afin de demeurer
du côté des bonnes odeurs.
Ne dérange rien! Laisse aller!
Je pourrais me rendre compte
que les anecdotes amoureuses
se contredisent et s'annulent.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.148
du côté des bonnes odeurs.
Ne dérange rien! Laisse aller!
Je pourrais me rendre compte
que les anecdotes amoureuses
se contredisent et s'annulent.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.148
ça ne fait rien
Ici, à Montréal, il n'y a pas assez d'aventures!
Il pleut, ça ne fait rien; j'ai déjà ma propre obscurité.
T'arrive-t-il d'éprouver uen profonde tristesse
devant le peu de choses et le peu d'êtres?
Caresse-moi comme si c'était vrai...
Je te jure que ce livre ne finira pas dans l'Apocalypse.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.142
Il pleut, ça ne fait rien; j'ai déjà ma propre obscurité.
T'arrive-t-il d'éprouver uen profonde tristesse
devant le peu de choses et le peu d'êtres?
Caresse-moi comme si c'était vrai...
Je te jure que ce livre ne finira pas dans l'Apocalypse.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.142
rien ne surgirait plus
J'ai pourtant tout mis en place pour que je ne m'échappe pas, pour que j'aille là où je voulais aller. Mourir à Venise quand s'écroulerait d'un bloc toute la Renaissance; rien ne surgirait plus de ses cendres mouillées. Rien! Mourir à Venise ou ailleurs. J'y suis assez indifférent. Comment vais-je avec mes multiplicités? Avec mes si nombreux autres? Avec ma tête douloureuse?
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.43
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.43
rien
Une danse, légère chorégraphie: la poitrine, le rire, l'éclosion, l'amour, la sensualité, l'amour de la sensualité, l'énergie jusqu'à la fougue, la hauteur (comme espace mental), de longs voiles, de beaux corps, le vouloir, le savoir qui allait, ironique, le corps offert, le corps offert jusqu'à l'intelligence, ce qu'il y a de magique (quand je dis magie, j'entends le mo0t hasard), ce qui est plein, ce qui est dans ce texte comme force de changement,c e qui me laissealler (nous laissait aller), très aérien, très aéré, rien.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.27
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.27
rien autour
Il n'y avait rien autour. De la matière grise, éthérée qu'il m'est impossible de nommer. Il n'y avait rien de nommable.
Trois anges. Nous étions trois anges (d'ailleurs, nous le sommes encore). Je ne me souviens plus comment notre angélisme m'est apparu. Une seule certitude: nous n'avions pas six ailes, nous n'avions rien à cacher.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.26
Trois anges. Nous étions trois anges (d'ailleurs, nous le sommes encore). Je ne me souviens plus comment notre angélisme m'est apparu. Une seule certitude: nous n'avions pas six ailes, nous n'avions rien à cacher.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.26
Rien d'autre que le péril
quelques pistes provisoires
Rien d'autre que le péril.
"... à dire l'ambiguïté de ma présence, la violence des
mots coupe court dans la syntaxe. L'aspect tigre des
choses monte jusqu'à la détresse..."
Les textes déjà faits et le séisme
apparent de ceux qui sont à venir.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.23
Rien d'autre que le péril.
"... à dire l'ambiguïté de ma présence, la violence des
mots coupe court dans la syntaxe. L'aspect tigre des
choses monte jusqu'à la détresse..."
Les textes déjà faits et le séisme
apparent de ceux qui sont à venir.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.23
quelques riens surtout
Des taxis pris à toute allure,
des dizaines de feuilles
servant à la préparation d'un autre texte pour l'ancrage dérisoire,
quelques riens surtout, de multiples écarts
qui amplifient le problème de la parole.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.22
des dizaines de feuilles
servant à la préparation d'un autre texte pour l'ancrage dérisoire,
quelques riens surtout, de multiples écarts
qui amplifient le problème de la parole.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.22
qui ne maintient rien en place
Et tout cet équilibre qui ne maintient rien en place.
L'intempestif.
Un dialogue (non-inséré) qui ne veut plus rien dire.
Jamais devant moi, je ne m'étais senti si absent.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.17
L'intempestif.
Un dialogue (non-inséré) qui ne veut plus rien dire.
Jamais devant moi, je ne m'étais senti si absent.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.17
réduire le corps à rien
Le bras, la cuisse,
encore un peu le sexe pour réduire le corps à rien.
D'ailleurs, le silence.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.16
encore un peu le sexe pour réduire le corps à rien.
D'ailleurs, le silence.
Jean-Marc Desgent, Transfigurations: poésie et prose 1981-1989, Les herbes rouges, 1995, p.16
08 décembre 2009
je n'ai rien entendu
Quelle est ma caste, mon nom, ma maison? Rien n'est sûr. Que puis-je dire? Quoi encore? Je n'appartiens à personne, et dans les trois mondes, personne ne m'appartient: Ni père, ni mère. Y a t-il jamais eu quelqu'un? Je ne sais. Personne ne m'a rien dit. Je n'ai rien entendu.
- Ma Anandamayi
citée dans: Jean-Claude Marol, La saturée de joie Anandamayi, éditions Dervy, Paris, 2001, p.70-71
rien tenté dans cette direction
N'est-il pas envisageable que l'éveil survienne, sans qu'on n'ait jamais rien tenté dans cette direction? Avec lui le jaillissant, tout est possible!
- Ma Anandamayi
citée dans: Jean-Claude Marol, La saturée de joie Anandamayi, éditions Dervy, Paris, 2001, p.70
- Ma Anandamayi
citée dans: Jean-Claude Marol, La saturée de joie Anandamayi, éditions Dervy, Paris, 2001, p.70
30 octobre 2009
à peine se saisit de rien
Encore inhabile, l'homme à peine se saisit de rien. Un silence laisse parler. Il reste l'éloge en un fragment d'absence.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.43
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.43
La plénitude du rien absolu
Tout. Le plus profondément, s'entend. La plénitude du rien absolu à être intensément, à non-être toutes les intentions.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.41
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.41
en dessous, rien de plus
Ici, le vaste rapetisse les patries que le soleil ne contraint. Le désir s'arrête un moment. En dessous, rien de plus. Être à ce prix l'ombre des choses.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.36
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.36
qui ne parle de rien mais qui
Plus loin que la question, plus avant que la réponse, il y a de l'être, ce fond de scène, ce murmure incessant qui ne parle de rien mais qui en silence change le jeu en faveur de l'être.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.34
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.34
énoncé qui n'achève rien
La lumière, l'errance puis le plein être. Ici s'éveille en d'autres yeux ce que les lèvres énoncent avant la parole. Corps infini, formes blanches, sur pages muettes. Étrange énoncé qui n'achève rien.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.26
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.26
rien de captif
Rien de captif. Rien de la bonne intention. Plutôt cette autre voix, celle de la bouche muette, aux limites du sens. Ce qui retentit se propage dans l'espace.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.24
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.24
puis rien
Dans le souffle, un visage. Le corps vers le haut, vers le bas, puis rien, l'air jusqu'à l'égarement. Sous les pieds, la pierre dans ses éclats.
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.23
Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.23
rien en toi ne s'interpose
Tu captes toute la joie qu'il y a.
Tu n'y es pour rien, à ceci près
que rien en toi ne s'interpose.
Paul Chamberland, Dans la proximité des choses, éditions de l'Hexagone, Montréal, 1996, p.53
Tu n'y es pour rien, à ceci près
que rien en toi ne s'interpose.
Paul Chamberland, Dans la proximité des choses, éditions de l'Hexagone, Montréal, 1996, p.53
09 octobre 2009
elles ne ressemblent plus à rien
elles vieillissent, elles ne ressemblent plus
à rien - elles ont même tendance à
ronfler, à perdre
leur entrain.
Charles Bukowski, poème Le jeu de la baise, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, éditions du rocher, traduit par Thierry Beauchamp, 1969-2008, p.100
à rien - elles ont même tendance à
ronfler, à perdre
leur entrain.
Charles Bukowski, poème Le jeu de la baise, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, éditions du rocher, traduit par Thierry Beauchamp, 1969-2008, p.100
où rien ne plante des fleurs
je vis dans une vieille maison où rien
ne crie victoire ni
n'étudie l'histoire
où rien
ne plante des fleurs
Charles Bukowski, poème Une Division, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, éditions du rocher, traduit par Thierry Beauchamp, 1969-2008, p.78
ne crie victoire ni
n'étudie l'histoire
où rien
ne plante des fleurs
Charles Bukowski, poème Une Division, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, éditions du rocher, traduit par Thierry Beauchamp, 1969-2008, p.78
07 octobre 2009
je n'ai rien dit que l'évidence
je vois que je ne sais rien que je ne suis rien
j'essuie le sable qui traîne sur mes paupières
[...]
je voudrais dire l'indicible de l'évidence même
mais dans le miroir mes regards se croisent
<<>>
dit-elle à l'intérieur du cratère
et je suis dans le miroir de Molokaï
sans la toucher en cet instant jamais précis
où malgré tout je n'ai rien dit que l'évidence
Claudine Bertrand, suite poétique Le miroir de Molokaï, Fiction-nuit, éditions du Noroît, 1987, p.21
j'essuie le sable qui traîne sur mes paupières
[...]
je voudrais dire l'indicible de l'évidence même
mais dans le miroir mes regards se croisent
<<>>
dit-elle à l'intérieur du cratère
et je suis dans le miroir de Molokaï
sans la toucher en cet instant jamais précis
où malgré tout je n'ai rien dit que l'évidence
Claudine Bertrand, suite poétique Le miroir de Molokaï, Fiction-nuit, éditions du Noroît, 1987, p.21
16 septembre 2009
il ne sait rien d'elle
Il découvre qu'il ne sait rien d'elle, ni son nom, ni son adresse ni ce qu'elle fait dans cette ville où elle l'a trouvé.
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.54
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.54
rien d'autre n'est beau dans l'univers
Elle lui dit qu'il est beau dans une façon dont rien d'autre n'est beau dans l'univers, aucun animal, aucune plante.
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.53
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.53
rien n'arrive que les mouvements de la mer
Sauf ce regard il y a quelques jours, on ne sait plus, rien n'arrive que les mouvements de la mer, les passages de la nuit, les pleurs.
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.52
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.52
la conviction de n'en connaître rien
Il devrait toujours lire le livre à voix haute et claire, se tenir de toutes leurs forces exempts de toute mémoire de l'avoir jamais lu, dans la conviction de n'en connaître rien, et cela chaque soir.
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.49
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.49
du moment que rien ne se passe
Elle dit que c'est le contraire, qu'elle ne peut pas l'oublier. Que du moment que rien ne se passe entre eux, la mémoire reste infernale de ce qui n'arrive pas.
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de minuit, Paris, 1986, p.45
Marguerite Duras, Les yeux bleus cheveux noirs, Les éditions de minuit, Paris, 1986, p.45
rien que le corps
Il dit qu'il est sûr de la vouloir ainsi, sans amour pour lui, rien que le corps.
23 août 2009
je ne me souviens de rien
Je procède un peu différemment. Je ne prends pas de notes. je n'enregistre pas. Je me dis: Si je ne m'en souviens pas, c'est que ça n'avait pas d'intérêt. Et généralement je ne me souviens de rien. C'est pour ça que je parle d'autre chose.
Pierre Foglia, Je parle chinois sauf dans les taxis, journal La Presse, Montréal, 12 août 2008, p.A17
Pierre Foglia, Je parle chinois sauf dans les taxis, journal La Presse, Montréal, 12 août 2008, p.A17
22 août 2009
Si rien ne change
Si rien ne change, je n'entends pas.
Si je n'habite pas un milieu fluide, élastique, je n'entends pas.
Si mon corps n'est pas lui-même organisme vibratile, gainé de peau perméable aux subtiles variations de la pression du milieu, je n'entends pas.
Jean-Léon Pallandre, L'R BOOUGE, Revue & Corrigée #76, Grenoble (France), juin 2008, p.9
Si je n'habite pas un milieu fluide, élastique, je n'entends pas.
Si mon corps n'est pas lui-même organisme vibratile, gainé de peau perméable aux subtiles variations de la pression du milieu, je n'entends pas.
Jean-Léon Pallandre, L'R BOOUGE, Revue & Corrigée #76, Grenoble (France), juin 2008, p.9
09 août 2009
attentif à rien
je suis couvert de résine de thuya et attentif à rien bute contre une méduse desséchée, j'ai beaucoup aimé quand le premier soir tu as dit enlève-moi mon slip à la place de enlève-moi ma robe
Michel Guillemot, poème SAT16, Shinobi no go-ryoko, éditions de l'Attente, Bordeaux, France, 2007
Michel Guillemot, poème SAT16, Shinobi no go-ryoko, éditions de l'Attente, Bordeaux, France, 2007
ce n'est rien c'est l'émotion
Elle remet la soie noire sur son visage. Il ne sait plus rien, ni du visage ni du regard. Elle pleure par à-coups légers. Elle dit: Ce n'est rien, c'est l'émotion.
Marguerite Duras, Les yeux bleux cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.42 -43
Marguerite Duras, Les yeux bleux cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.42 -43
07 août 2009
il ne sait rien
Il lui demande pour les passages sur la plage, de lui expliquer, il ne sait rien, il y a peu de temps qu'il habite la ville. Elle dit que ce sont des gens qui se cachent pour ensemble se pénétrer et jouir sans pour autant se connaître ni s'aimer, sans presque se voir.
Marguerite Duras, Les yeux bleux cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.42
Marguerite Duras, Les yeux bleux cheveux noirs, Les éditions de Minuit, Paris, 1986, p.42
05 août 2009
rien n'annonce les instants
rien n'annonce les instants de cataclysme
tout se présente comme utilisable à l'infini
au service du pourquoi désolé de l'amour
Jean-Jacques Viton, L'assiette, P.O.L., 1996, p. 76
tout se présente comme utilisable à l'infini
au service du pourquoi désolé de l'amour
Jean-Jacques Viton, L'assiette, P.O.L., 1996, p. 76
30 juillet 2009
Si on veut on n'a rien
"Si on veut, on n'a rien. Il ne faut pas vouloir, il faut être disponible."
- Henri Cartier-Bresson
dans le film Contacts: Henri Cartier-Bresson, d'après une idée de William Klein, réalisé par Robert Delpire, Centre National de la Photographie, KS Visions, 1994
- Henri Cartier-Bresson
dans le film Contacts: Henri Cartier-Bresson, d'après une idée de William Klein, réalisé par Robert Delpire, Centre National de la Photographie, KS Visions, 1994
20 juin 2009
Et la vie n'est rien
Et la vie n'est rien, n'est rien en dehors de cette langue, de cette langueur des bornes courbées sous le poids d'une formule.
Ghérasim Luca, "La voie lactée" in Héros-Limite, José Corti, Paris, 2000, p.34
Ghérasim Luca, "La voie lactée" in Héros-Limite, José Corti, Paris, 2000, p.34
rien dire sinon défi
Où où ouvrir les prisons sur la scène du nouveau-né ou sur rien ne veut rien dire sinon défi, défilé creusé dans les cimes, dans les cimetières qui sont des berceaux, des os, des seaux de lait enterrés dans la matière d'une matrice d'où on déterre tous les jours le même ver de lait de l'être fou, fourré dans ce rien qui est tout, dans ce rien qui s'entoure de toutes parts par lui-même et qui sape, qui s'appelle pomme ou prison.
Ghérasim Luca, "La voie lactée" in Héros-Limite, José Corti, Paris, 2000, p.37
Ghérasim Luca, "La voie lactée" in Héros-Limite, José Corti, Paris, 2000, p.37
14 juin 2009
millions de fois rien
Des millions de fois rien.
Brigitte Fontaine, Rien suivi de Colère noire, Les Belles lettres / Archimbaud éditeur, 2009, Page 8
Brigitte Fontaine, Rien suivi de Colère noire, Les Belles lettres / Archimbaud éditeur, 2009, Page 8
07 juin 2009
rien d'autre qu'un sein
On sait que la pomme n'est rien, n'est rien d'autre qu'un sein, un symbole du lâchez-pas la chair de la chimère, une chaise atmosphérique et sa chaîne, bol de lait qui traîne saoul sous la peau, nuée noyée dans la braise centrale, cent plats portés sur un plateau platonique tonique à la portée d'un manque d'haleine, plateau de seins sphériques féériques, éther, éternellement plantés dans la plaie de l'homme.
Ghérasim Luca, "La voix lactée" in Héros-limite, José Corti, 1987-2000, p. 33
Ghérasim Luca, "La voix lactée" in Héros-limite, José Corti, 1987-2000, p. 33
17 mai 2009
rien ne l'indiquera
Pour éviter les surprises
pour ne rien perdre de l'assiette
il faut calculer sa contenance
connaître son tirant de soupe
évaluer sa capacité d'accumulations
au-dessous de la ligne de la table
c'est compliqué
__________ aléatoire
rien ne l'indiquera avec précision
ni le nombre d'alvéoles qu'elle abrite
ni le volume des mots balancés là-dedans
Jean-Jacques Viton, L'assiette, P.O.L., France, 1996, p.10
pour ne rien perdre de l'assiette
il faut calculer sa contenance
connaître son tirant de soupe
évaluer sa capacité d'accumulations
au-dessous de la ligne de la table
c'est compliqué
__________ aléatoire
rien ne l'indiquera avec précision
ni le nombre d'alvéoles qu'elle abrite
ni le volume des mots balancés là-dedans
Jean-Jacques Viton, L'assiette, P.O.L., France, 1996, p.10
10 mai 2009
La môme néant
La môme néant
Quoi qu'a dit ? - A dit rin.
Quoi qu'a fait ? - A fait rin.
A quoi qu'a pense ? - A pense à rin.
Pourquoi qu'a dit rin ?
Pourquoi qu'a fait rin ?
Pourquoi qu'a pense à rin ?
- A' xiste pas.
"La môme néant" de Jean Tardieu, dans Monsieur Monsieur, Gallimard, 1951
Quoi qu'a dit ? - A dit rin.
Quoi qu'a fait ? - A fait rin.
A quoi qu'a pense ? - A pense à rin.
Pourquoi qu'a dit rin ?
Pourquoi qu'a fait rin ?
Pourquoi qu'a pense à rin ?
- A' xiste pas.
"La môme néant" de Jean Tardieu, dans Monsieur Monsieur, Gallimard, 1951
01 mai 2009
I give you nothing!
Think about the times and places you've never known
You're a manswarm atom and yet you're alone
So I give you me
I give you nothing!
So you've got a place that you can call your own
But you make a habit of carrying the stone
Look around and ask someone if you're alive
You're a sidewalk cipher speaking prionic jive
So I give you me
I give you nothing!
Respectable, despicable it seems all the same
Now we realize that we have nothing to say
Bad Religion, "Give you nothing", album SUFFER, Epitaph, 1988
You're a manswarm atom and yet you're alone
So I give you me
I give you nothing!
So you've got a place that you can call your own
But you make a habit of carrying the stone
Look around and ask someone if you're alive
You're a sidewalk cipher speaking prionic jive
So I give you me
I give you nothing!
Respectable, despicable it seems all the same
Now we realize that we have nothing to say
Bad Religion, "Give you nothing", album SUFFER, Epitaph, 1988
27 avril 2009
ne dis rien suis-moi
Ne dis rien, surtout pas, ne dis rien suis-moi
Ne dis rien, n'ai pas peur, ne crains rien de moi
Suis moi jusqu'au bout de la nuit
Jusqu'au bout de ma folie
Laisse le temps, oublie demain
Oublie tout ne pense plus à rien
Ne dis rien, surtout pas, ne dis rien suis-moi
Ne dis rien, n'ai pas peur, ne crains rien de moi
Anna Karina et Serge Gainsbourg, "Ne dis rien", Anna (B.O. téléfilm), 1967
Ne dis rien, n'ai pas peur, ne crains rien de moi
Suis moi jusqu'au bout de la nuit
Jusqu'au bout de ma folie
Laisse le temps, oublie demain
Oublie tout ne pense plus à rien
Ne dis rien, surtout pas, ne dis rien suis-moi
Ne dis rien, n'ai pas peur, ne crains rien de moi
Anna Karina et Serge Gainsbourg, "Ne dis rien", Anna (B.O. téléfilm), 1967
20 avril 2009
vrai et faux n'impliquent rien
Dans le monde étrangement inversé de la société du chaos, le plus souvent, vrai et faux n'impliquent rien pour l'un comme pour l'autre et s'équivalent.
Jordi Vidal, Servitude et simulacre, éditions Allia, 2007, p.23
Jordi Vidal, Servitude et simulacre, éditions Allia, 2007, p.23
18 avril 2009
Rien que
Rien que le goût d'habiter nus
dans la maison légère de l'odeur
Rien que deux folies au secret
faisant crier la douceur de la greffe
Rien que ce goût de sel aux bouches
deux chairs cognées par un seul bruit de coeur
Rien que mordre à l'un mordre à l'autre
forts de l'instant qui va jusqu'à nos pieds
Rien que boire à l'un boire à l'autre
l'ombre est dedans on y ferme les yeux
Respirer rien que respirer
en voyageant par le calme du lit
Ludovic janvier, poème "Rien que" dans La mer à boire, Gallimard, 2006, p.90
dans la maison légère de l'odeur
Rien que deux folies au secret
faisant crier la douceur de la greffe
Rien que ce goût de sel aux bouches
deux chairs cognées par un seul bruit de coeur
Rien que mordre à l'un mordre à l'autre
forts de l'instant qui va jusqu'à nos pieds
Rien que boire à l'un boire à l'autre
l'ombre est dedans on y ferme les yeux
Respirer rien que respirer
en voyageant par le calme du lit
Ludovic janvier, poème "Rien que" dans La mer à boire, Gallimard, 2006, p.90
05 avril 2009
flocons de rien
est-ce que je suis le dernier vivant
enfoui sous quelques flocons de rien
(posant le rien tout autour je veux dire)
corrompu jusqu'à l'os par le deuil et le froid
car il neige à n'en plus finir
de plein fouet sur le chagrin
comme autrefois doucement ans pardon
neige légère à serrer le coeur
neige lourde à tuer le temps
c'est bien l'éternité comme prévu
qui précipite exactement sur moi
c'est tout simple il ne fallait pas naître
Ludovic Janvier, extrait du poème NEIGE, La mer à boire, Gallimard, 2006, p.90
enfoui sous quelques flocons de rien
(posant le rien tout autour je veux dire)
corrompu jusqu'à l'os par le deuil et le froid
car il neige à n'en plus finir
de plein fouet sur le chagrin
comme autrefois doucement ans pardon
neige légère à serrer le coeur
neige lourde à tuer le temps
c'est bien l'éternité comme prévu
qui précipite exactement sur moi
c'est tout simple il ne fallait pas naître
Ludovic Janvier, extrait du poème NEIGE, La mer à boire, Gallimard, 2006, p.90
18 mars 2009
tout est absurde
"je crie que je ne crois à rien et que tout est absurde, mais je ne puis douter de mon cri et il me faut au moins croire à ma protestation."
Albert Camus, L'homme révolté, Gallimard, 1951, p.21
Albert Camus, L'homme révolté, Gallimard, 1951, p.21
15 mars 2009
elle se fonde sur rien
"De là le mystère et la force de la poésie : elle se fonde sur rien - tout au plus sur une disparition - et à ce titre rien ne saurait avoir raison d'elle. On l'a dit terminée, disparue, abolie ; elle survit, et plutôt bien, même si son lectorat est mince (mais a-t-il été un jour plus important qu'il ne l'est aujourd'hui ? de toute façon l'essentiel ne réside pas dans le nombre de personnes qui se presse devant une œuvre d'art mais dans l'influence qu'une œuvre peut avoir sur tel ou tel, individu ou groupe, action qui ne peut s'exercer à plein que dans la durée, dans les creux et les pleins du temps, des années puis des siècles)."
Pascal Gibourg / Le poète et son territoire
© Inventaire/Invention et les auteurs - tous droits réservés - 2008
w w w . i n v e n t a i r e - i n v e n t i o n . c o m
Pascal Gibourg / Le poète et son territoire
© Inventaire/Invention et les auteurs - tous droits réservés - 2008
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25 février 2009
je n'ai rien à critiquer
« J'ai très peu lâché Gainsbourg dans ma vie. J'aime tout, je ne choisis rien, je n'ai rien à critiquer, tout me plaît. »
Carla Bruni
sur le site: http://monsieurgainsbourg.artistes.universalmusic.fr/03interview_carla.php
Carla Bruni
sur le site: http://monsieurgainsbourg.artistes.universalmusic.fr/03interview_carla.php
18 février 2009
double de rien
un ciel qu'on observe c'est comme une marmite voyez. à l'instant où le héros renonça les cieux se mirent à bouillir. météorites et planètes passèrent au-dessus de lui comme une chauve-souris commune. que pouvait-il dire. il était dans un sale état. sa langue devenait floue pour ne rien dire de sa vision. ses yeux voyaient double le double de rien.
Patti Smith, "L'étonnante histoire de muflechien" in Corps de plane - écrits de 1970-79, traduction de Jean-Paul Mourlon, éditions Tristram, 1998, p.38
Patti Smith, "L'étonnante histoire de muflechien" in Corps de plane - écrits de 1970-79, traduction de Jean-Paul Mourlon, éditions Tristram, 1998, p.38
12 février 2009
le héros ne vit rien
la voie lactée s'agitait s'agitait. un troupeau d'étoiles filantes. comètes erratiques et la grande ourse si présente comme une lune nouvelle-née. et pourtant le héros ne vit rien.
Patti Smith, "L'étonnante histoire de muflechien" in Corps de plane - écrits de 1970-79, traduction de Jean-Paul Mourlon, éditions Tristram, 1998, p.38
Patti Smith, "L'étonnante histoire de muflechien" in Corps de plane - écrits de 1970-79, traduction de Jean-Paul Mourlon, éditions Tristram, 1998, p.38
26 janvier 2009
n'existe pas
"Au cinéma comme dans tout, qui ne risque rien n'existe pas."
Marc Cassivi, journal La Presse du samedi 23 août 2008, cahier Cinéma, Montréal, p.7
Marc Cassivi, journal La Presse du samedi 23 août 2008, cahier Cinéma, Montréal, p.7
18 janvier 2009
le pour rien de tous ces détours
ça n'est pas le bruit du sang qui m'étouffe
ni le travail du coeur à coups profonds
est-ce que c'est le mensonge au cul des mots depuis toujours
- un jour on saura que j'existais à peine -
ou seulement le noir gueule ouverte sur ma figure
ou le pour rien de tous ces détours tout le temps
le temps perdu pour être sûr de mourir justement
justement le temps perdu
j'ai dû dormir
le jour vient à pas d'oiseaux sur les toitures
Ludovic Janvier, extrait du poème "est-ce que tu dors", La mer à Boire, 2006, Gallimard, p.87
ni le travail du coeur à coups profonds
est-ce que c'est le mensonge au cul des mots depuis toujours
- un jour on saura que j'existais à peine -
ou seulement le noir gueule ouverte sur ma figure
ou le pour rien de tous ces détours tout le temps
le temps perdu pour être sûr de mourir justement
justement le temps perdu
j'ai dû dormir
le jour vient à pas d'oiseaux sur les toitures
Ludovic Janvier, extrait du poème "est-ce que tu dors", La mer à Boire, 2006, Gallimard, p.87
12 janvier 2009
on ne touche à rien
On ne touche à rien
qu'un peu de cendres à quoi l'histoire
nous aura réduits: nos doigts fument
de cette poussière remuée, de l'encens d'homme
offert aux cieux qui nous le soufflent en plein visage
Pierre Ouellet, suite poétique "Âme pour âme", Zone franche Liber Asylum, éditions du Noroît, 2004, p.25
qu'un peu de cendres à quoi l'histoire
nous aura réduits: nos doigts fument
de cette poussière remuée, de l'encens d'homme
offert aux cieux qui nous le soufflent en plein visage
Pierre Ouellet, suite poétique "Âme pour âme", Zone franche Liber Asylum, éditions du Noroît, 2004, p.25
08 janvier 2009
je n'imagine rien de la mort
tu imagines la mort tu l'écris. je ne sais pas parler de la mort, sauf à dire ce qui se trame en secret. en silence. les mains fixes de mon père. je n'imagine rien de la mort. je la constate simplement.
Louise Dupré, extrait de la suite poétique "Caméra", Chambres, éditions du remue-ménage, Montréal, 1986 (réédition 1996), p.12
Louise Dupré, extrait de la suite poétique "Caméra", Chambres, éditions du remue-ménage, Montréal, 1986 (réédition 1996), p.12
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