est-ce que je suis le dernier vivant
enfoui sous quelques flocons de rien
(posant le rien tout autour je veux dire)
corrompu jusqu'à l'os par le deuil et le froid
car il neige à n'en plus finir
de plein fouet sur le chagrin
comme autrefois doucement ans pardon
neige légère à serrer le coeur
neige lourde à tuer le temps
c'est bien l'éternité comme prévu
qui précipite exactement sur moi
c'est tout simple il ne fallait pas naître
Ludovic Janvier, extrait du poème NEIGE, La mer à boire, Gallimard, 2006, p.90
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