Des taches dans l'oeil: voici le monde pleuré.
Par qui? Par quoi? Tu essuieras
cette grande flaque d'ombre que le ciel répand:
larmes de rien versées trop vite, trop loin.
Tu peins ta vie avec ces restes
entre les doigts: la peine, la pluie et me regardes
m'y assoiffer. L'homme qui te voit n'en a jamais
assez. De qui? De quoi? De toutes ces larmes
aux couleurs vives, primaires, où ta voix trace
des mondes d'eau, des mondes d'air
sans consistance, rien qu'en éclats, où l'on se perd
évaporé: monde de plus rien, monde affolé
Pierre Ouellet, suite poétique "Nuages de Magellan", Zone franches Liber asylum, éditions du Noroît, 2004, p.32
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