On aurait dormi le monde aurait changé
on ne serait plus sûr d'être le même
sous le même visage on toucherait des nerfs
on les suivrait partout jusqu'au sens
on s'y jetterait brusquement pour éviter le vide
un jour il ne restera plus que cela
une paroi qui fond sous la main
des paupières pleines de trous
des bords qui ne renferment rien
l'obligation de sauter
partout des passerelles de fumée
Bernard Noël, Le vide après tout, La dragonne, 2003
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