Une histoire naturelle très élémentaire suffit à faire de moi un enfant. Rien que leurs noms et leurs familles me font aimer les poissons.
Henry David Thoreau, Journal 1837-1861, Denoël, p.36, 1986
09 novembre 2010
14 octobre 2010
rien qu'un nom
Sans nom... Et lui: rien qu'un
nom, comme, sur une page
arrachée (unique vestige d'un
récit), ces lettres désignant un
personnage qui (ne) renvoie
désormais à personne, à rien,
si ce n'est, justement, à ces
quelques lettres qui lui tien-
nent lieu d'histoire.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.75
nom, comme, sur une page
arrachée (unique vestige d'un
récit), ces lettres désignant un
personnage qui (ne) renvoie
désormais à personne, à rien,
si ce n'est, justement, à ces
quelques lettres qui lui tien-
nent lieu d'histoire.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.75
ne peut rien m'arriver
Des mots écrits pour être ou-
bliés comme la plate suite des
jours... Nul ravage. Il ne peut
rien m'arriver dans ce récit de
seconde main où j'esquive les
coups en luttant sur plusieurs
fronts.
[...]
...rien m'arriver... Au moment
où je recopie ces mots, derrière
moi (devant moi...), la journée
effondrée...
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.69
bliés comme la plate suite des
jours... Nul ravage. Il ne peut
rien m'arriver dans ce récit de
seconde main où j'esquive les
coups en luttant sur plusieurs
fronts.
[...]
...rien m'arriver... Au moment
où je recopie ces mots, derrière
moi (devant moi...), la journée
effondrée...
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.69
il s'en est fallu de rien
Il s'en faut de peu; il s'en est
fallu d'un rien. (Même le
titre -- qui fait sa force.)
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.66
fallu d'un rien. (Même le
titre -- qui fait sa force.)
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.66
rien ne perce
Pas de comblement, mais rien
ne perce...
Je finis par écrire pour que
rien ne perce.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.65
ne perce...
Je finis par écrire pour que
rien ne perce.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.65
Rien ne pourrait être épargné
Rien ne pourrait être épargné
se placera naturellement à la
fin.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.61
se placera naturellement à la
fin.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.61
plus rien à y voir
J'ai beau saisir à pleine main
des mots sens dessus dessous,
jamais je ne retrouverai mon
chemin. Je me noie dans les
détails de cette histoire comme
si je n'avais plus rien à y voir.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.55
des mots sens dessus dessous,
jamais je ne retrouverai mon
chemin. Je me noie dans les
détails de cette histoire comme
si je n'avais plus rien à y voir.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.55
j'en laisse rien voir
Je me souviens d'un mot qui
me tenait à coeur sans que
j'en laisse rien voir. Je viens
de remonter aux premières
lignes: il ne m'a pas été pos-
sible de le retrouver.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.51
me tenait à coeur sans que
j'en laisse rien voir. Je viens
de remonter aux premières
lignes: il ne m'a pas été pos-
sible de le retrouver.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.51
Rien d'autre qu'une protection
Le champ d'incertitude, d'in-
sécurité. Rien d'autre qu'une
protection? Une réserve de
peur?
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.40
sécurité. Rien d'autre qu'une
protection? Une réserve de
peur?
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.40
comme si de rien n'était
Chaque fois, comme si de rien
n'était, j'ai repris mon tra-
vail où je l'avais laissé. Je
ne me suis pas rendu compte
que, lorsque je cessais d'écrire,
le récit progressait, me lais-
sant loin en arrière.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.38
n'était, j'ai repris mon tra-
vail où je l'avais laissé. Je
ne me suis pas rendu compte
que, lorsque je cessais d'écrire,
le récit progressait, me lais-
sant loin en arrière.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.38
homme de rien
le journalier...
Homme de rien, qui passe de
main en main, son histoire
n'est faite que des restes des
histoires des autres.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.35
Homme de rien, qui passe de
main en main, son histoire
n'est faite que des restes des
histoires des autres.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.35
rien dans cet étroit récit
S'il ne se passe rien dans cet
étroit récit, c'est qu'il joint
l'acte à la parole: le vide est
son rayon d'action
[...]
Toutes mes lignes, il y a un
instant, entraient dans une
question. Et c'est le froid à
nouveau, le froid, le trou sous
n'importe quel mot -- où il
n'y a rien à demander à per-
sonne.
[...]
Ce qui semblait donné,
le nom --
quatre murs
qui n'enferment rien.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.33
étroit récit, c'est qu'il joint
l'acte à la parole: le vide est
son rayon d'action
[...]
Toutes mes lignes, il y a un
instant, entraient dans une
question. Et c'est le froid à
nouveau, le froid, le trou sous
n'importe quel mot -- où il
n'y a rien à demander à per-
sonne.
[...]
Ce qui semblait donné,
le nom --
quatre murs
qui n'enferment rien.
Alain Veinstein, Vers l'absence de soutien, Paris, Gallimard, NRF, 1978, p.33
06 juillet 2010
j'ai rien à dire
Il est temps de saluer quelques livres qui ont amené ma perte, me mènent toujours là où la passion bouleverse, m'ont sorti du discours qui communique toujours le même message -- j'ai peur de parler, j'ai rien à dire, la vie c'est la télévision, la vie c'est de la cochonnerie -- ou ce qui revient au même -- tu vas m'écouter, tu vas faire ça, la vie c'est le travail, la vie c'est la discipline --
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.147
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.147
Presque rien.
Ce qu'est la poésie québécoise. Presque rien. Pas de valeurs sûres. Les livres disparaissent vite. Pas de culture de la poésie ici et cela réjouit qui a faim de créations, d'inventions. Les livres de poésie sont éphémères: ils apparaissent, comblent de joie, brûlent dans quelques têtes liseuses, font voir la vie autrement, puis on jette dans le fleuve les cendres.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.145
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.145
Cela ne sert à rien et tu le sais
Saint-Denys Garneau à quoi te sert-il de faire un petit livre pour annoncer ta mort, pour dire qui te tue: tes amis qui piétinent ta vie sans le savoir, cette horloge qui brise ton oreille. Cela ne sert à rien et tu le sais: à la fin tu n'écris plus, il n'y aura pas un deuxième petit livre, puis un troisième, un quatrième, à l'infini.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.128
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.128
n'explique rien
Le poème est cette tente tremblante du chant d'une femme ou d'un homme et des cris qu'ils entendent; le texte tremble, chante, crie, mais ne tient pas de discours, n'explique rien.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.119
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.119
ne plus rien faire
te souviens-tu de l'ancienne vie où tu craignais à chaque instant de tomber sans raison autre que celle de la perte de l'amour, tu voulais dormir, ne plus voir personne, ne plus rien faire.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.116
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.116
rien à voir avec les événements du jour
Des instants hors de l'histoire, qui n'ont rien à voir avec les événements du jour, les cris d'une petite fille sont mon paradis -- je n'ai que faire du discours que prononce le premier ministre élu pour dire l'ordre le travail l'économie le progrès. Dans ma fatigue il y a toujours un garçon de quatre ans qui barbouille avec le plus grand sérieux.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.110
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.110
Rien ne sort
J'aimerais pleurer. Rien ne sort. Rien que les piaillements innombrables des oiseaux autour de l'oreiller.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.87
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.87
rien d'un uniforme kaki
L'intelligence n'est donnée qu'à qui l'aime [...] Elle n'a rien d'un uniforme kaki. Elle a tout du contour imprévisible d'un pays jamais parcouru.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.66
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.66
RIEN N'ÉGALE LA VIOOLENCE
Exercices furieux pour apprendre à rire. Ta dame ton essieu je n'ai rien à te dire puisque tout a été dit dans ta petite tête contrainte. [...] RIEN N'ÉGALE LA VIOOLENCE.
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.65
Philippe Haeck, La parole verte, Montréal, VLB éditeur, 1981, p.65
05 juillet 2010
Rien a disparu
Les jours suivants, Rien a disparu.
Voilà ce que je vaux: moins que rien.
Madame Nellis a toujours été inquiète à cause de mon ami Rien, "quisortait de mon imaginaire".
Mais maintenant que Rien a disparu, elle est encore plus inquiète.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.20
Voilà ce que je vaux: moins que rien.
Madame Nellis a toujours été inquiète à cause de mon ami Rien, "quisortait de mon imaginaire".
Mais maintenant que Rien a disparu, elle est encore plus inquiète.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.20
va-t'en Rien
"Va-t'en, Rien, tu ne comprends jamais rien!"
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.19
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.19
Rien ne sait rien
Lila montre à Rien le château où son père travaille comme jardinier... Elle doit tout expliquer:
Rien ne sait rien de ce que fait son papa.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.15
Rien ne sait rien de ce que fait son papa.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.15
à partir de rien
"Il n'y a rien à faire", soupire Lila.
"Détrompe-toi, à partir de rien, on peut tout faire", dit Rien.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.14
"Détrompe-toi, à partir de rien, on peut tout faire", dit Rien.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.14
rien à faire ici
"Viens, il n'y a rien à faire ici!"
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.12
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.12
avec rien dedans
Souvent, quand je dîne, je mets pour Rien une assiette avec rien dedans.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.11
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.11
cela ne fait rien
Les autres enfants me trouvent bizarre, mais cela ne fait rien.
Rien n'est important si Rien reste avec moi.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.10
Rien n'est important si Rien reste avec moi.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.10
Rien et moi
Ici, il n'y a rien.
Si, il y a moi. Rien et moi. Rien s'appelle Rien.
Il vit avec moi, autour de moi.
[...]
Ce matin, la veste, les bottes, Rien et moi sommes sortis. Rien est toujours de bonne humeur, il ne dit jamais rien de méchant.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.9
Si, il y a moi. Rien et moi. Rien s'appelle Rien.
Il vit avec moi, autour de moi.
[...]
Ce matin, la veste, les bottes, Rien et moi sommes sortis. Rien est toujours de bonne humeur, il ne dit jamais rien de méchant.
Kitty Crowther, Moi et rien, Paris, L'école des loisirs, Lutin poche, 2003, p.9
29 juin 2010
ou rien
[...] notre destinée, enfin, n'a plus d'alibi. La culture sera désormais le sens de notre vie, ou rien: un rideau d'illusions.
Bernard Noël, Le Dieu des poètes, 1991
(en exergue dans: Alain Jouffroy, Manifeste de la poésie vécue, Paris, Gallimard, collection L'Infini, 1995, p.12)
Bernard Noël, Le Dieu des poètes, 1991
(en exergue dans: Alain Jouffroy, Manifeste de la poésie vécue, Paris, Gallimard, collection L'Infini, 1995, p.12)
07 mai 2010
Rien ne résiste
Rien ne résiste donc à l'expérience de la mort, ni même
ces mots qui se perdent devant moi, incroyablement
extrait du poème #2 de la suite poétique «Nuits de la Saint-Jean» qui se trouve dans le recueil de Paul Bélanger Les jours de l'éclipse.
ces mots qui se perdent devant moi, incroyablement
extrait du poème #2 de la suite poétique «Nuits de la Saint-Jean» qui se trouve dans le recueil de Paul Bélanger Les jours de l'éclipse.
06 mai 2010
les mots ne retiendront rien
les mots ne retiendront rien et la vénération
des ventres vivants n'y changera rien
extrait du poème #25 de la suite poétique «Nuits de la Saint-Jean» qui se trouve dans le recueil de Paul Bélanger Les jours de l'éclipse.
des ventres vivants n'y changera rien
extrait du poème #25 de la suite poétique «Nuits de la Saint-Jean» qui se trouve dans le recueil de Paul Bélanger Les jours de l'éclipse.
rien d'autre qu'un mur
je n'ai pensé à rien d'autre qu'un mur
et personne d'autre mon ami ne me suivra
ici où la neige que nos yeux exsudent
extrait du poème #19 de la suite poétique «Nuits de la Saint-Jean» qui se trouve dans le recueil de Paul Bélanger Les jours de l'éclipse. (p.29)
et personne d'autre mon ami ne me suivra
ici où la neige que nos yeux exsudent
extrait du poème #19 de la suite poétique «Nuits de la Saint-Jean» qui se trouve dans le recueil de Paul Bélanger Les jours de l'éclipse. (p.29)
09 avril 2010
rien n'échappe à cette implacable loi
Demain n'est qu'une ombre d'hier. Tout se délite. Rien n'échappe à cette implacable loi.
Hubert Aquin, Neige noire, Bibliothèque québécoise, 2005, p.161
Hubert Aquin, Neige noire, Bibliothèque québécoise, 2005, p.161
06 janvier 2010
Rien n'est stable
Rien n'est stable, ni reposant dans l'existence: je la complique sans cesse de plus en plus.
Hubert Aquin, Journal 1948-1971, édition Bibliothèque Québécoise, 1999, p.231
Hubert Aquin, Journal 1948-1971, édition Bibliothèque Québécoise, 1999, p.231
S'abonner à :
Messages (Atom)