30 octobre 2009

à peine se saisit de rien

Encore inhabile, l'homme à peine se saisit de rien. Un silence laisse parler. Il reste l'éloge en un fragment d'absence.


Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.43

La plénitude du rien absolu

Tout. Le plus profondément, s'entend. La plénitude du rien absolu à être intensément, à non-être toutes les intentions.

Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.41

en dessous, rien de plus

Ici, le vaste rapetisse les patries que le soleil ne contraint. Le désir s'arrête un moment. En dessous, rien de plus. Être à ce prix l'ombre des choses.

Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.36

qui ne parle de rien mais qui

Plus loin que la question, plus avant que la réponse, il y a de l'être, ce fond de scène, ce murmure incessant qui ne parle de rien mais qui en silence change le jeu en faveur de l'être.


Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.34

énoncé qui n'achève rien

La lumière, l'errance puis le plein être. Ici s'éveille en d'autres yeux ce que les lèvres énoncent avant la parole. Corps infini, formes blanches, sur pages muettes. Étrange énoncé qui n'achève rien.

Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.26

rien de captif

Rien de captif. Rien de la bonne intention. Plutôt cette autre voix, celle de la bouche muette, aux limites du sens. Ce qui retentit se propage dans l'espace.


Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.24

puis rien

Dans le souffle, un visage. Le corps vers le haut, vers le bas, puis rien, l'air jusqu'à l'égarement. Sous les pieds, la pierre dans ses éclats.

Michel Côté, Jouer dans l'être, les éditions Triptyque, Montréal, 2007, p.23

rien en toi ne s'interpose

Tu captes toute la joie qu'il y a.
Tu n'y es pour rien, à ceci près
que rien en toi ne s'interpose.


Paul Chamberland, Dans la proximité des choses, éditions de l'Hexagone, Montréal, 1996, p.53

09 octobre 2009

elles ne ressemblent plus à rien

elles vieillissent, elles ne ressemblent plus
à rien - elles ont même tendance à
ronfler, à perdre
leur entrain.

Charles Bukowski, poème Le jeu de la baise, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, éditions du rocher, traduit par Thierry Beauchamp, 1969-2008, p.100

où rien ne plante des fleurs

je vis dans une vieille maison où rien
ne crie victoire ni
n'étudie l'histoire
où rien
ne plante des fleurs

Charles Bukowski, poème Une Division, Les jours s'en vont comme des chevaux sauvages dans les collines, éditions du rocher, traduit par Thierry Beauchamp, 1969-2008, p.78

07 octobre 2009

je n'ai rien dit que l'évidence

je vois que je ne sais rien que je ne suis rien
j'essuie le sable qui traîne sur mes paupières

[...]

je voudrais dire l'indicible de l'évidence même
mais dans le miroir mes regards se croisent
<<>>
dit-elle à l'intérieur du cratère
et je suis dans le miroir de Molokaï
sans la toucher en cet instant jamais précis
où malgré tout je n'ai rien dit que l'évidence


Claudine Bertrand, suite poétique Le miroir de Molokaï, Fiction-nuit, éditions du Noroît, 1987, p.21